Benjamin Fondane soigne son image
Par Eric Freedman
J’ai récemment acquis une lettre de Benjamin Fondane de l’année 1929 adressée au photographe Henri Martinie. Ce photographe, né en 1897 et mort en 1965, avait son studio dans la rue de Penthièvre (Paris 8ème) ; il fut le photographe de tous les écrivains de l’avant-garde, entre 1925 et 1940.
Dans cette lettre, avant son départ pour l’Amérique Latine, Fondane s’enquiert de la photographie prise de lui par Martinie, qui avait été publiée auparavant dans la revue bucarestoise Integral (vol. III, n° 13-14, juin-juillet 1927) pour accompagner trois de ses poèmes. Cette photographie, qui ne fait pas vraiment justice à Fondane, même s’il la trouve « excellente », est d’ailleurs reproduite dans Le voyageur n’a pas fini de voyager (Paris, Paris-Méditerranée et L’Ether vague, 1996, p. 42).
Transcription de la Lettre de Benjamin Fondane à Henri Martinie :
b.fondane Paris, Samedi
juillet, 1929
Cher Monsieur Martinie, bien que vous ne m’ayez pas accusé réception, vous avez dû recevoir l’Intégral (Anthologie) il y a deux ans puis l’année dernière mon livre de Ciné-poèmes.
Je pars pour Buenos-Ayres, Santiago (Chili) et Montevideo (Uruguay) pour une tournée de conférences sur le cinéma français d’avant-garde, invité par le groupement de là-bas. On me demandera des photos. Vous serait-il difficile (mais pas plus tard qu’en quatre-cinq jours) de tirer quelques copies d’après le cliché que vous m’avez fait et qui a paru déjà dans « Integral » ? Je n’ai pas le temps de passer poser à nouveau, mais votre ancienne photo est très excellente. Faites-la cherchez si vous voulez bien et mettez-moi un mot pour savoir si je les pourrai avoir dans le délai indiqué.
Votre très dévoué et reconnaissant
Fondane
19 rue monge